Nous nous sommes donc attelés à la création d’un prototype, modèle réduit du
détecteur de feu rouge. Le circuit électronique entier est divisible en modules, et
représenté sur le schéma suivant :
1 – Le montage comparateur
Le module comparateur est la
pièce au cœur du circuit. En effet, le signal se
retrouve pour la première fois altéré par le passage d’une voiture au niveau du filtre
passe
-
bande, mais est en l’état inutilisable.
Le détecteur de crête permet de créer un courant continu artificiel, dont
la tension
reflète directement l’amplitude du signal en sortie de filtre, et le comparateur en lui
-
même permet de moduler la variation dans la tension continue en un signal binaire
–
en somme, de trancher si oui ou non une voiture est passée au
-
dessus de
la bobine. Si
détection il y a, la tension en EA3 sera positive
; dans le cas contraire, elle sera
négative.
2
–
L’interrupteur commandé
A la sortie du module de comparaison, le signal est directement exploitable. On
pourrait imaginer brancher ce
que l’on veut directement sur ce signal, mais son
intensité n’excède pas quelques mA, aussi, nous utilisons un transistor, pour
transformer le module de détection en interrupteur. Un transistor est un composant
électronique à trois entrées très utilisés po
ur ses propriétés de semi
-
conducteur. En
effet, l’une des bornes, celle de contrôle, permet de changer la résistance du
transistor entre les deux autres bornes. Lorsque la tension à la borne de contrôle est
négative, le transistor est isolant, si elle est
positive, il est conducteur. Lorsqu’une
masse métallique sera au
-
dessus de la bobine, la tension à la borne du transistor sera
positive, et il se comportera alors comme un interrupteur fermé. A l’inverse, lorsque
le détecteur est inactif, la tension sera
négative et le transistor sera un interrupteur
ouvert. Ainsi nous pouvons alimenter le reste du circuit de manière indépendante
sans risquer de griller l’électronique du filtre.
3
–
Premier prototype
: système mécanique asservi
Aux origines du projet, nous avions prévu de déclencher une prise de photo à
l’aide d’un servomoteur, dont l’alimentation serait contrôlée par le transistor cité
précédemment.
Les servomoteurs servent à actionner les parties mobiles des modèles réduits :
ailerons, volets et trains pour les avions, contrôle de direction dans le cas de
modélisme automobile... À cette fin, les
moteurs sont asservis et obéissen
t à une
commande externe, généralement transmise par radio.
Les servomoteurs sont commandés par l'in
termédiaire d'un câble électrique à
trois fils qui permettent d’alimenter le moteur et de lui transmettre des ordres de
positions sous forme d’un signal codé en largeur d'impulsion.
Cela signifie que c'est la durée des impulsions qui détermine l'angle a
bsolu de
l'axe de sortie et donc la position du bras de commande du servomoteur. Le signal est
répété périodiquement, en général toutes les 20 ms, ce qui permet à l'électronique de
contrôle de corriger continuellement la position angulaire de l'axe de sortie.
La sortie TTL
4
d’un simple générateur de signaux permet de diriger
efficacement la rotation de l’axe du moteur. La tension bascule simplement entre 0 et 5V.
On branche le servomoteur à un générateur délivrant une tension de 5V continue
et on délivre un signal avec un GB
F
5
de fréquence variable avec la sortie TTL. Pour
une fréquence donnée, un angle est associé. La fréquence va de 225 Hz à 609 Hz
pour des angles allant de
-
90° à 90°.
Pour déclencher l’appareil photo, il suffit de placer au préalable le bras du
servomoteur contre le déclencheur de l’appareil, puis
de déplacer le bras de 10°, pour
que la photo soit prise.
Ce
système est
hélas
mono
-
coup, c'est
-
à
-
dire que la fréquence
du GBF doit être
manuellement
réajust
ée
entre deux prises de photo.
Cependant,
tandis que la construction du prototype avançait, nous nous
sommes rendu compte que ce système n’était ni fiable, ni pratique. Il était, entre
autre, impossible de prendre deux photos à la suite, et le montage final ne répondait
pas à notre cahier des char
ges originel.
Finalement, nous avons dû nous pencher sur
la conception d’un autre système, plus complexe mais plus fiable.
4
–
Second prototype
: prise de décision électronique
Alors que nous recherchions des
solutions à notre problème de prise de vue,
nous
avons trouv
é presque par hasard sur un
forum d’électronique, où quelqu’un faisait les
louanges des cartes programmables
Arduino
®
.
Après enquête, nous nous
rendîmes compte que
ces dernières
répondaient exactement à nos besoins
: d’un
prix abordable, simples d’utilisation, très
répandues (et donc bien documentées
!), il
fut décidé de remplacer le servomoteur par un système purement électronique. Arnaud possédant des notions de pr
ogrammation
en C (langage dans lequel les cartes
Arduino
®
sont programmées), il fut chargé
d’explorer cette voie.
Les cartes
Arduino
®
–
nous avons opté pour le modèle
Uno
, basique mais
suffisant
–
sont des cartes électroniques programmables Open
-
Source, in
ventées par
des étudiants Italien. Pourvues d’entrées/sorties numériques et analogiques, elles
sont entièrement programmables, s’alimentent par port USB (ou par transformateur
5V), et ont de plus le bon goût de fournir deux ports d’alimentation 3.3V et 5V.
Cependant, aussi
simples
d’utilisation qu’elles puissent être objectivement, ce fut
pour nous,
novices complets
dans ce domaine, tout un périple pour parvenir à un
module fonctionnel. Assez étonnement, aucun pièce électronique n’a été grillée ni
détruite dans le processus.
5 - Aperçu du montage électronique
: le contrôle des feux
L’objectif, rappelons
-
le, ét
ait triple
:
-
Selon la couleur du feu, décider de prendre
ou non
les photos
-
Prendre deux photos consécutives, lors du passage d’une voiture
-
Ne nécessiter aucune intervention humaine entre deux passages
Si le troisième est trivial, et se joue du côté de la programmation de la carte, et si
le
second
dépend du montage de l’appareil photo que nous
détaillerons par la suite, le
premier
point s’avéra être plus a
rdu que nous ne l’avions prévu.
Finalement, nous
avons opté pour le système suivant
:
un interrupteur connecté d’un
cô
té sur une entrée digitale (la 4), et de l’autre soit sur du +5V, soit sur la masse (0V).
L’
Arduino
®
étant pourvue de résistances internes de 20kΩ, le montage fut possible
sans aucun raj
out de résistance extérieure.
Les feux, quant à eux, sont
connectés d’un c
ô
té à la masse, et
de l’autre à deux transistors (un
pour chaque couleur), eux
-
mêmes
connectés à une alimentation +5V
et chacun contrôlés par un port
différent de l’
Arduino
®
–
à sa
voir le
port 7 pour le vert, et le 8 pour le
rouge. Ainsi, émettre un signal
depuis un de ces ports allume une
des deux lumières.
Le reste n’est plus qu’une simple condition dans la programmation de la carte
:
si il y a une tension +5V à l’entrée 4,
alors on considère le feu vert (ou l’inverse), on
émet sur le port 7 et on cesse d’émettre sur le port 8
: les feux changent de couleur. A
l’inverse, si l’entrée 4 à une tension nulle, on émet sur le port 8, on éteint le 7, et on
autorise les prises de photos.
6
–
L’Appareil Photo Numérique
La prise des photos en elle
-
même fut définitivement la partie la plus
éprouvante. De nombreux tutoriels existent sur Internet, expliquant pas à pas
comment
«
hacker
»
un appareil photo pour
l’
utiliser avec un
Arduino
®
–
cependant,
il s’agit toujours en fin de compte de faire de la soudure de précision sur la plaque
électronique même de l’appareil. Une petite erreur avec le fer à souder est
généralement fatale, et nous l’avons appris à nos frais lorsque le premi
er appareil
photo, qui avait déjà mis plusieurs semaines pour venir par la Poste, rendit l’âme lors
de l’opération à cœur ouvert. Pour notre défense, les soudures en questions ne
faisaient généralement pas plus de quelques millimètres carrés, et nous ne po
ssédons
pas de matériel de soudure électronique de pointe... Un autre appareil fut commandé,
et il fut même envisagé d’aller demander de l’aide au Lycée Technique voisin, qui
possède à la fois le matériel et les compétences. Cela ne nous réjouissait guère
:
nous
avions commencé notre projet avec comme objectif de réaliser un montage sans
aucune aide extérieure, uniquement avec ce que nous pouvions faire de nos propres
mains
–
et voilà que quatre malheureuses soudures nous empêchaient d’avancer
!
Heureusement
, la chance
–
provoquée par une cherche complète et
méticuleuse d’une cave bien remplie
–
nous sourit une fois encore, puisqu’il fut
retrouvé dans un carton un vieil appareil photo numérique, en parfait état de marche,
sacrifiable et surtout
volumineux
. C’
est avec un plaisir non dissimulé que nous
découvrîmes que les soudures à l’intérieur étaient en proportion avec la coque
extérieure, et, après une étude minutieuse du circuit à l’aide d’un ohmmètre, nous
procédâmes aux raccords. Entre les soudures
ratées
,
les gouttes de
colle extra
-
forte
tombées sur les interrupteurs, et autres faux
-
contacts, nous passâmes plusieurs fois à
quelques microns de la catastrophe, mais nous parvînmes tant bien que mal à
«
hacker
»
cet appareil photo. Mieux encore, emportés par notre élan innovateurs (et
désespérés par la consommation monstrueuse de pile
s
dudit APN
, inversement
proportionnelle à notre budget
), nous le pourvûmes d’une alimentation 3V
extérieure.
Le principe de la pr
ise de photo électronique est étonnamment simple
: le
bouton de prise de vue sur le dessus de l’appareil (d’habitude déclenché par un doigt)
est court
-
circuité par un transistor, dont la patte de contrôle est branchée sur une
sortie de l’
Arduino
®
. Et c’est
tout. Il faut cependant penser à relier les masses de la
carte programmable et de l’appareil photo, si l’on veut que le transistor marche.
Les photos sont par la suite récupérées de manière très classique, par câble USB.
Un autre élément un peu délicat
sous
-
estimé à la conception fut la jonction
module détecteur/module de prise de photo. Naïvement, nous pensions qu’il suffirait
«
de brancher les deux ensemble
» pour que
«
ça marche
». Hélas, il est très rare que
la solution soit si simple, et après de n
ombreux tâtonnements, nous parvînmes au
schéma suivant
:
Quelques explications
sur ce schéma
: le transistor NPN à gauche est celui à l’extrême
fin du module du détecteur. La masse n’est pas représentée sur le schéma, mais
comme nous l’avons appris à nos
dépend, si la masse de l’
Arduino
®
n’est pas reliée au
reste du circuit,
le système ne fonctionnera pas.
L’alimentation 3.3V, quant à elle, est
de facto
procurée par la carte
Arduino
®
.
En effet, il n’est pas nécessaire d’avoir une grande puissance, bien au
contraire, et
cela nous épargne le besoin d’un générateur supplémentaire.
Le fonctionnement théorique en lui
-
même de ce circuit, trouvé par
tâtonnement et plus par instinct que par réflexion, nous laissa d’abord perplexe.
Du
point de vue de la programmation, Arnaud affirmait que la tension
chutait
lorsque le
module de détection envoyait un signal, et qu’à l’inverse il notait une tension positive
au repos
–
cependant, la DEL
s’allumait
lors de la détection, et restait éteint
e le reste
du temps.
Cela nous paraissait totalement incohérent.
L’explication nous vient lors de plus amples recherches sur l’électronique
embarquée de l’
Arduino
®
,
au
moment de réaliser les schémas de ce dossier. En
réalité, les ports de la carte contienn
ent des résistances variables montant jusqu’à
22kΩ, afin de pouvoir directement y brancher des DEL sans risquer un dramatique
court
-
circuit.
Ainsi, dans notre cas, lorsque le transistor est ouvert, la résistance totale du
circuit est de plus de 22kΩ. En re
vanche, quand il est fermé, le capteur est mis en
court
-
circuit,
car le courant emprunte le chemin de moindre résistance
, et celle du
transistor est quasi
-
nulle
! La résistance totale du circuit tombe à 200Ω, soit plus de
110 fois moins.
Bien entendu, la t
ension relevée par l’
Arduino
®
étant
celle
présente à
l’intérieur du capteur, une fois
ce dernier en court
-
circuit, elle sera forcément nulle.
Quant au mystère de la DEL, ce fut la loi d’Ohm qui nous apporta une réponse. En
effet
:
Formule
dans laquelle
U
est
la tension (V), I l’intensité (A) et R la résistance (A) du circuit.
Or, U est constante. Donc,
si
R est grand (transistor ouvert),
alors I est petit donc
trop
faible pour que la DEL s’allume
! A l’inverse,
si
R est petit (transistor fermé),
alors
I
est grand
et
la DEL
peut
s’allume
r
.
7
–
De la nécessité d’acheter du matériel de qualité
Le module de prise de photo était
enfin
terminé, et nous pensions
être au bout
de nos peines
. Hélas, nous nous heurtâmes
à d’autres difficultés imprévues,
directement liées à la nature même de notre montage.
L’appareil photo utilisé est
ancien
, d’un point de vue technologique (c’est
-
à
-
dire aux
environs des années 2000), et déjà pour l’époque il était particulièrement bas de
gamme. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous nous sommes permit de le démonter et de le modifier
: sa valeur marchande est très faible, et ses circuits
internes sont très simples.
Malheureusement, cela signifie aussi que ses capacités sont loin d’
être
grandioses, et si la résolution du capteur (0.3Mégapixels, de nous jours un
téléphone
d’entrée de gamme fait mieux) ne nous gênait pas outre mesure, sa photosensibilité
ridiculement faible nous contraint à retourner aux schémas de conception pour les
modifier une fois encore.
Nous envisageâmes d’utiliser de véritables flashs d’appareils photos. Basés sur
des condensateurs et des ampoules remplies de gaz rares, celui inclus dans notre
appareil met trop de temps à recharger pour pouvoir être utilisé en r
afale. Quelques
recherches furent faites pour créer un flash à double condensateur, mais les tensions
d’utilisation des
petits
flashs (type appareil photo jetable) nous donnèrent des sueurs
froides. Il est une chose de manipuler des courants à 5V, il en es
t une autre de
bricoler des condensateurs à plus de 330V
! Nous nous tournâmes alors vers d’autres
solutions, en l’occurrence, deux DEL de puissance (2*3W) que nous avons montées
sur l’appareil photo.
Hélas, ce ne fut pas suffisant. Si ces DEL procurent un
e intensité lumineuse
très importante, elle n’est pas directionnelle, et du coup n’éclaire que les environs de
l’appareil photo. Il faut donc utiliser une autre lampe en complément, si l’on tient à
avoir des plaques minéralogiques lisibles.
Bien entendu, d
ans la v
ie réelle, un véritable flash étant utilisé,
ce problème ne se
pose pas.
Une autre difficulté, une fois encore due à la vétusté de l’appareil photo, est la
récupération des photos.
N
ous imaginions qu’il suffirait de brancher l’APN sur un
port USB
(puisqu’il n’y a pas, bien évidemment, de carte SD sur ces modèles bas de
gamme...) pour les récupérer. Quelle erreur
! Ce fut une fois encore un parcours de
combattant pour le moins inattendu. Les drivers de l’APN ne sont pas compatibles
avec Windows 7, ni
avec Vista
; sous Windows XP, il faut suivre une procédure bien
précise (passant par la récupération des drivers en ligne sur le site du fabricant
!),
avec les droits d’administrateur
(que nous n’avons bien entendu pas sur la plupart
des ordinateurs du lyc
ée
!), pour que finalement l’appareil soit reconnu. Et là,
surprise, il n’est possible de récupérer les photos qu’au travers d’un logiciel
particulier, installé en même temps que les drivers...
Une fois encore, l’expérience nous fit découvrir que les difficu
ltés jaillissent
des étapes du processus que nous n’avions pas initialement envisagés comme les plus
critiques
Finalement, nous parvinrent au montage suivant.
Sur
les
photographie
s
1, 2 et 3
, le module n’est pas connecté au
reste
du
matériel, qui se trouvait alors
sous clé
dans le
laboratoire
du Lycée
. Le transistor en
fin de module de détection est simulé par un contact entre deux fils, et les
générateurs de tension continue ont été remplacés à titre temporaires par des piles
3V.
De plus, le feu en lui
-
même est représenté par deux DEL (rouge et verte),
directement placées sur la plaque.
La connexion avec l’appareil photo et son
«
flash
»
à DEL se fait au travers
d’un fil téléphonique, qui offre à la fois l’avantage de fils rigide
s pour les
branchements sur la plaque, une gaine solide pour éviter les incidents, et un très bon
rapport qualité/prix.
A deux mètres de là se
trouve l’appareil
photo et son
«
flash
»
,
posés sur un trépied
temporaire
:
1 Commentaires
salut moi ces Michel passionner du bricollag en tout genre jai une idée qui pourra révolutionner l'ère de la communication téléphonique un telephone sans carte sim sa vous dit contacter moi a mon mail elmichofficiel@gmail.com
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